Devri

kouign

kouign

f. –où

I.

(1) (pâtisserie) Petit gâteau.

(1633) Nom 57b. Panis subcinericius : gasteau cuit sous les cendres : cuin, pe gouastel poazet dindan al ludu. ●58b. Placenta vmbilicata. Libum : gasteau : goüastell, cuing.

(1659) SCger 62a. gasteau, tr. «quingn p. ou.» ●168a. quign, tr. «tourteau.» ●(1732) GReg 444b. Une gache d'aveine, tr. «Van[netois] cuïgn qerh. p. cuignëu qerh.» ●451a. Gâteau d'enfans, petit tourteau, tr. «Cuygn. p. cuygnou.» ●S'il reste de la pâte contre la paille du four, on vous fera un gâteau, tr. «Mar chom toaz ouc'h an iffourn, oz pezo cuygn

(1869) FHB 219/79a. eur pakad kuignou. ●(1876) TDE.BF 366a. Kouign, s. m., tr. «Gâteau ou galette, faite au four avec des restes de pâte, pour les enfants ; pl. ou.» ●(1889) ISV 103. Ar Bugel avad en doa debret diou guign chasun, hag a c'houlenne eun all.

(1907) VBFV.bf 44b. kuign, f., pl. eu, tr. «gâteau, tourteau.» ●(1924) CBOU 2/29. eur banne kafe, krachen hag all, eur banne hini dous, kuignou ha madigou, hag evit dibri an dra-man eur fourchetez !

(2) Kouign-Ened : gâteau du Mardi gras.

(1988) TIEZ II 244. Le pastez, ou encore bara joan au Cap-Sizun, est, comme son nom au Pays bigouden l'indique, le gâteau du Mardi gras, kuign ened.

(3) fam. Derrière.

(1982) PBLS 174. (Langoned) kuign, tr. «derrière, popotin.»

II.

(1) Reiñ e gouign da ub. : envoyer paître ; éconduire, etc. Cf. LLMM 86/204 Abeozen : coign = korn-bara, evel d'ur c'hlasker, d'e gas kuit. Peurvuiañ e larer : reiñ e sac'h da u.b. pa nac'her e c'houlenn dimeziñ ; CDB 148, kanaouenn ar Bonomig : Taped ho sac'h, kloaregik, / Lakid han var ho skoa, - ia da / Lakid han var ho skoa : / Koulz eo d'ec'h hen kaout breman / Evel hen kaout da vloa.

(18--) SCD 172. (Iliac) Salud dech Ansel a do pried Cristinan / Gant eur gouir amitié me a so deut aman / evit goulen ouzoch ep chom da ziscourin / o merc'hic Isabel evit e heureujin. -- (Ansel) petra leres te, ma c'hliant, na meus quet da intentet / a cousgoude e clevoan, mes ober goab a ret / mes dalet o caign, ma den, ha lequety voar o scoa / couls eo dech e c'havet hirie evel e c'havet da vla. ●(1886) RDTp I 19 (T) G. le Calvez. Autrefois, quand un jeune homme demandait une jeune fille en mariage, il offrait à sa fiancée et à ses parents un gâteau qu'on appelait couign ar c'houlennadec (le couign ou le gâteau de la demande). Si le mariage venait à manquer, la jeune fille ou ses parents étaient tenus de rendre un pareil gâteau au jeune homme ou à sa famille. On le faisait rendre par un tiers. On disait alors reï ar c'houign. Cet usage est tombé presque partout en désuétude. Mais après une rupture survenue entre deux jeunes gens qui devaient se marier, on dit encore partout que le jeune homme a reçu son couign. «Bet 'heus he gouign : il a eu un refus.»

(1900) MELU X 267-268 (T). Dans le pays de Tréguier, rei eur gabestren ou eur gabesten «donner un licou» à un galant est une expression figurée pour dire qu'une jeune fille refuse à son amoureux d'aller au pardon avec lui. Rei eur gouign (donner un gâteau) désigne un refus plus grave; c'est «éconduire un amant, faire cesser ses assiduités.» ●(1912) MELU XI 268 (T-Trevereg). Miche, pain plus petit que la «tourte», torz. Rein ar gwign, tr. E. Ernault «Donner la miche, éconduire un prétendant. (Trév[érec]. Au contraire, rein an dorz, c'est l'accepter.» ●(1954) LLMM 42/22 (T). Ha neuze e vo roet e «gouign dezhañ ha peoc'h e (lire : a) vo dioutañ pelloc'h...»

(2) Bezañ e gouign e go : on ne sait si cela réussira.

(1900) MELU 92 (Go-Plouc'ha). N'eus ked eom dë gâd kemend lorc'h : 'man e gouign en go, tr. E. Ernault «Il n'a pas besoin d'être si fier : sa farine est à lever (on ne sait si cela réussira).»

(3) Kas kouignoù sant Stefan : jeter des pierres pour lapider.

(1825-1830) AJC 3938 (Go) J. Conan. Mes coinno sand stefan a gesomb trene de, tr. F. Favereau «Mais nous leurs envoyâmes des 'gâteaux de Saint Etienne» (Rappelons que ce saint martyr mourut lapidé.)

(4) Na vezañ poazhet e plas ar gouign : être de n’importe quelle naissance. Cf. War DGEShy 48-49/108

(1766) MM 905-908. chetuyé maro gouscoudé ; / mat requiescat in pacé. / ivit quementse credit dign / noa quet poazet éplaç ar guign, tr. «Le voilà, malgré tout, trépassé. / Ppha ! Requiescat in pace ! – Pour tout ce que dessus, croyez-moi : / il n’avait pas été cuit sur la place aux tourtes.»

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